Les Astéracées sauvages en France

Les Astéracées, également connues sous le nom de Composées, constituent l’une des plus grandes et des plus diversifiées familles de plantes à fleurs. En France, on trouve de nombreuses espèces d’Astéracées sauvages qui jouent un rôle important dans les écosystèmes naturels et qui ont été utilisées depuis des siècles pour leurs propriétés médicinales et alimentaires.

On rencontre fréquemment les astéracées dans nos stages botaniques.

Caractères botaniques

Les Astéracées présentent plusieurs caractéristiques botaniques distinctives :

Inflorescence en capitule : La caractéristique la plus remarquable des Astéracées est leur inflorescence en capitule, qui ressemble à une seule fleur mais est en réalité composée de nombreuses petites fleurs individuelles. Le capitule est entouré de bractées formant un involucre.

Types de fleurs : Les capitules peuvent contenir deux types de fleurs :
– Fleurs ligulées : En forme de languette, généralement situées à la périphérie du capitule.
– Fleurs tubulées : En forme de tube, généralement au centre du capitule.

Organes reproducteurs : Les fleurs des Astéracées sont généralement hermaphrodites, avec 5 étamines soudées par leurs anthères autour du style. Le pistil est composé d’un ovaire infère, d’un style et de deux stigmates.

Fruit : Le fruit des Astéracées est un akène, souvent surmonté d’une aigrette (pappus) qui facilite la dispersion par le vent.

Feuilles : Les feuilles des Astéracées sont généralement alternes, parfois opposées comme chez l’arnica, et peuvent être simples ou composées.

Tiges : Les astéracées en France ont une tige généralement herbacée, sauf dans des cas particuliers comme la santoline.

 Les astéracées : Principaux genres sauvages en France

La France abrite de nombreux genres d’Astéracées sauvages, dont voici quelques-uns des plus communs :

Taraxacum (Pissenlit) : Reconnaissable à ses fleurs jaunes et ses feuilles dentées, le pissenlit est très répandu dans les prairies et les zones urbaines.

Bellis (Pâquerette) : Cette petite plante aux fleurs blanches bordées de rose est commune dans les pelouses et les prairies.

Leucanthemum (Marguerite) : La grande marguerite blanche est un symbole des prairies fleuries.

Centaurea (Bleuet) : Le bleuet des champs, avec ses fleurs bleues caractéristiques, était autrefois commun dans les champs de céréales.

Achillea (Achillée) : L’achillée millefeuille, aux petites fleurs blanches ou roses, est fréquente dans les prairies et au bord des chemins.

Cichorium (Chicorée) : La chicorée sauvage, aux fleurs bleues, pousse souvent au bord des routes.

Artemisia (Armoise) : Plusieurs espèces d’armoises, aux feuilles aromatiques, sont présentes en France. On peut compter parmi eux le génépi.

Solidago (Verge d’or) : Ces plantes aux fleurs jaunes en grappes sont communes dans les friches et les bois clairs.

Utilisations médicinales

De nombreuses Astéracées sauvages ont des propriétés médicinales reconnues :

Pissenlit : Cette plante médicinale est utilisée comme diurétique et pour stimuler la fonction hépatique. Les feuilles et les racines sont employées en tisane ou en teinture.

Achillée millefeuille : Traditionnellement utilisée pour ses propriétés anti-inflammatoires, cicatrisantes et pour réguler les cycles menstruels. On l’utilise en infusion ou en compresse.

Camomille : La camomille romaine (Chamaemelum nobile) et la matricaire (Matricaria chamomilla) sont utilisées pour leurs propriétés calmantes et anti-inflammatoires, mais aussi pour les troubles digestifs, notamment en infusion.

Arnica : L’arnica des montagnes (Arnica montana) est utilisée en application externe pour soulager les contusions et les douleurs musculaires.

Bardane : Les racines de bardane (Arctium lappa) sont utilisées pour leurs propriétés dépuratives et anti-inflammatoires, notamment pour traiter les problèmes de peau.

Les astéracées : Utilisations alimentaires

Plusieurs Astéracées sauvages sont comestibles et appréciées pour leurs qualités gustatives :

Pissenlit : Les jeunes feuilles fraiches sont consommées en salade, les boutons floraux peuvent être préparés comme des câpres, et les racines torréfiées sont parfois utilisées comme substitut du café.

Chicorée sauvage : Les jeunes feuilles sont utilisées dans des salades, et les racines torréfiées servent de substitut ou d’additif au café.

Salsifis : Les racines de salsifis (Tragopogon porrifolius) sont comestibles et appréciées pour leur goût délicat.

Topinambour : Bien que cultivé, le topinambour (Helianthus tuberosus) est originaire d’Amérique du Nord et s’est naturalisé en France. Ses tubercules sont comestibles.

Artichaut sauvage : Le cardon (Cynara cardunculus) est l’ancêtre sauvage de l’artichaut cultivé. Ses côtes sont comestibles une fois blanchies.

Culture

Bien que sauvages, certaines espèces parmi les Astéracées sont parfois cultivées dans les jardins pour leurs qualités ornementales, médicinales ou alimentaires :

Préparation du sol : Les Astéracées préfèrent généralement un sol bien drainé et riche en matière organique.

Exposition : La plupart des espèces apprécient le plein soleil, bien que certaines tolèrent l’ombre partielle.

Multiplication : Selon les espèces, la multiplication peut se faire par semis, division de touffes ou bouturage.

Entretien : La plupart des Astéracées sauvages sont rustiques et nécessitent peu d’entretien une fois établies.

Traditions populaires

Les Astéracées sauvages ont inspiré de nombreuses traditions et croyances populaires :

Pissenlit : Souffler sur les aigrettes d’un pissenlit en faisant un vœu est une tradition enfantine répandue.

Pâquerette : L’effeuillage de la pâquerette (« Il m’aime, un peu, beaucoup… ») est une pratique divinatoire amoureuse bien connue.

Bleuet : Le bleuet est devenu un symbole du souvenir en France, porté lors des commémorations du 11 novembre.

Marguerite : La marguerite est souvent associée à l’innocence et à la pureté dans le langage des fleurs.

En conclusion, les Astéracées sauvages de France forment un groupe de plantes fascinant, à la fois par leur diversité botanique, leurs utilisations variées et leur place dans la culture populaire. Leur étude et leur préservation sont importantes, non seulement pour leur valeur écologique, mais aussi pour le potentiel qu’elles représentent en termes de ressources médicinales et alimentaires.