La botanique et la mycologie : des livres pour apprendre

Lorsqu’on veut s’intéresser à la botanique et la mycologie, il est nécessaire d’une part de faire des sorties sur le terrain, et d’autre part de s’appuyer sur des ouvrages de référence. C’est ainsi qu’on progresse dans les connaissances des plantes et des champignons.

C’est également ainsi que vous pourrez explorer la cueillette des plantes comestibles et médicinales, ainsi que des champignons comestibles et médicinaux. Les cueilleurs professionnels sont souvent des botanistes ou des mycologues émérites. Pour cueillir une plante comestible ou officinale, ou un champignon comestible ou médicinal, il faut d’abord bien les connaître. Cela permet d’éviter de ramasser et de consommer une plante toxique ou un champignon mortel.

Pour les sorties sur le terrain, rien de plus simple :

Au sujet des champignons, vous pouvez participer à des sorties de la Société Mycologique de France, qui sont encadrées par au moins un mycologue.

Concernant les plantes, vous pouvez faire participer aux sorties indiquées sur le site Tela botanica, ou vous adresser à la société Linnéenne de Lyon. Vous pouvez également participer à nos stages botaniques.

Même si vous participez à une sortie botanique, nous vous conseillons de vous munir de bons livres.

En botanique, la flore Bonnier

La flore de Gaston Bonnier et Georges de Layens date de la fin du 19ème siècle. Et pourtant cette flore botanique reste extrêmement performante. De plus, elle est éditée en un volume facile à emmener dans la nature.

Bien sûr, déterminer des graminées et autres herbes proches (cypéracées, joncées, etc.), cela nécessite quand même une bonne loupe.

Les détracteurs vont nous dire que cette flore mériterait un gros lifting. Effectivement, les noms des familles de plantes sont encore désignés par des terminologies anciennes.

Par exemple, les apiacées sont désignées comme des ombellifères. Ou encore les astéracées sont nommées comme des composées.

Cependant, ces anciens noms de familles de plantes sont pourtant plus intéressants que les noms de la botanique moderne.

Effectivement, ces familles désignent aussi la structure de l’inflorescence ou de la fleur, alors que les noms modernes n’évoquent que le nom de genre soit disant représentatif de la famille de plantes.

Prenons par exemple le cas des composées. Ce nom désigne des plantes à fleurs regroupées en capitules de fleurs en tubes ou en languettes, ou à tubes et à languettes, comme le pissenlit, la marguerite ou encore les centaurées. Et le nom moderne des astéracées fait référence aux asters, qui font parties de ces plantes à fleurs composées. Mais en quoi les asters représentent plus cette famille que la marguerite ou le pissenlit ?

Beaucoup de familles citées dans la Bonnier s’appuient donc sur les structures des inflorescences ou des fleurs de la plante.

Voici quelques exemples :

  1. Les ombellifères sont des plantes qui portent des fleurs en ombelles, comme la carotte sauvage, la berce, le fenouil, l’angélique ou encore la mortelle cigüe.
  2. Les labiées sont des fleurs ayant une lèvre supérieure et une lèvre inférieure, dont par exemple la sauge, les lamiers, le basilic, la lavande, la menthe, la mélisse, le romarin ou le thym.
  3. Les papilionacées sont des fleurs à structure avec deux ailes latérales, deux pétales soudés en carène et un étendard. On y retrouve l’acacia, le trèfle, le genêt à balais, l’ajonc ou encore la luzerne.
  4. Les composées, dont les fleurs sont en capitule, et comprennent par exemple l’achillée, l’armoise, la pâquerette, la camomille, la marguerite, le pissenlit ou encore l’artichaut.
  5. Les crucifères sont des fleurs à quatre pétales en croix. ce sont par exemple les radis, les choux, la moutarde, la cardamine ou encore le sisymbre.
  6. Ou encore les cupulifères sont des arbres ou arbustes portant des fleurs femelles puis des graines disposées dans des cupules. Parmi leurs représentants, citons le chêne, le châtaignier, le noisetier ou le hêtre.
  7. Et enfin les conifères, qui portent des inflorescences en cône, comme la pomme de pin, les cônes de sapin ou d’épicéa.

Et cela est infiniment plus parlant. Cela peut aider facilement à définir la famille de plantes et à accélérer la détermination botanique. Vous saurez distinguer les pissenlits des crépis ou des épervières. Vous pourrez différencier une renoncule, un hélianthème et une potentille. Vous apprendrez à reconnaître une liliacée, une amaryllidacée ou encore une colchicacée.

A noter que Gaston Bonnier avait aussi écrit un ouvrage sur les plantes médicinales, mellifères et nuisibles, encore disponible aux Editions Belin. Cela permet à la fois de reconnaître les plantes et d’en connaître les usages en phytothérapie herboristerie.

Les autres flores disponibles

Bien évidemment, nous devons citer la flore de l’Abbé Coste. C’est quand même un ouvrage de botanique en trois volumes, donc moins pratique à emmener dans la nature. De plus, vous n’en trouverez pas d’édition récente. Mais vous pouvez y accéder en pdf sur cette page. Cette flore est intéressante parce qu’elle propose un dessin de chaque plante abordée dans la taxonomie. Cela peut aider à confirmer une détermination faite avec la flore de Bonnier.

Vous pouvez vous tourner vers un ouvrage très bien fait, également édité chez Belin, intitulé la petite flore de France. Tout comme pour la Bonnier, dont elle s’inspire beaucoup, cette flore traite aussi de la flore en Belgique, au Luxembourg et en Suisse.

Chez Delachaux et Niestlé, on trouve souvent de très bons ouvrages de botanique, comme ce guide remarquable, présentant près de 1900 espèces de plantes.

Nous citerons également Flora Gallica, une réactualisation majeure des grands ouvrages de botanique, comme la flore de Bonnier. Cette nouvelle flore utilise les dénominations actuelles et recense de manière exhaustive les taxons des plantes sauvages françaises, soit environ 6000 espèces de plantes. Si vous voulez vous procurer l’équivalent de la Bonnier en plus moderne, c’est cette flore qu’il vous faut.

Enfin, évidemment, il existe une excellente appli de botanique, accessible aussi gratuitement sur internet : plantnet. Ce site permet d’identifier de manière assez fiable une plante à partir de photographies. Il faut bien sûr que la photo soit bien prise, présentant bien les différentes parties de la plante : Les feuilles, les fleurs, les tiges, les stipules, les bractées et si possible les fruits (baies, akènes ou autres gousses). Il sera surtout important que la plante soit en pleine floraison, car les fleurs sont des pièces botaniques essentielles à la détermination.

En mycologie, d’abord Le Romagnési

Henri Romagnési est peut-être le plus grand mycologue. Si Lucien Quélet fut sans doute le premier à établir une classification cohérente des champignons, Romagnési fut celui qui mit au point un peu l’équivalent de la flore Bonnier en mycologie.

Il est vrai qu’avant Lucien Quélet, on classait le règne fongique de manière très rudimentaire. A une certaine époque, les champignons à lamelles étaient tous qualifiés du nom d’agaric, et les champignons à pores étaient tous des bolets.

Mais revenons à Henri Romagnési. Il publie dans les années 50 le tome trois de son atlas des champignons. Ce tome trois est en fait un petit livre qui contient toute la taxonomie des champignons, avec des clés de détermination, un peu à l’image de ce qu’on trouve dans la flore Bonnier.

Autant dire que le Romagnési est extrêmement performant pour déterminer des champignons sur le terrain. Vous pourrez reconnaître les champignons à sporée claire (champignons leucosporés), à sporée ocre (les ocrosporés), à sporée rose (les rhodosporés) ou à sporée foncée (les scotosporés). Et des familles comme les amanites, les bolets, les polypores, les tricholomes ou les clitocybes auront beaucoup moins de secrets pour vous.

Evidemment, il existe des ouvrages plus récents, qui ont eu tendance à donner un coup de modernité aux classifications mycologiques. C’est parfois justifiable, parfois pas tant que cela. Vous pouvez tout à fait vous contenter du Romagnési.

Si vous voulez avoir un ouvrage avec des photos en complément, vous pouvez vous tourner vers l’ouvrage très complet de Guillaume Eyssartier et Pierre Roux, le Guide des Champignons de France et d’Europe. Cet ouvrage cite près de 3000 espèces de champignons, dont près de 1400 sont représentés en photographie.

Et côté appli, alors là, en revanche, ce n’est pas terrible. Actuellement, il n’existe pas de bonne appli de détermination de champignon, comparable à plantnet pour la botanique.

Et maintenant que vous êtes équipé, n’hésitez pas à venir dans nos stages de botanique médicinale et comestible du Vercors et de Haute Maurienne. Vous pourrez également y apprendre à consommer des plantes comestibles comme l’ail des ours ou le chénopode du bon Henri, comme la mauve ou l’ortie, comme le sureau ou la bourrache, ou des champignons comme la morille ou le faux mousseron.