Une cueillette sauvage au début du printemps

Lorsque les beaux jours arrivent, au printemps, dès la fin du mois de mars, il est possible de cueillir un certain nombre de plantes comestibles absolument délicieuses. De plus, ces plantes possèdent souvent beaucoup de qualités nutritionnelles et digestives. En particulier, elles sont riches en antioxydants et en vitamines.

Nous allons faire un petit tour d’horizon des plantes que nous venons de ramasser, dans ce panier que vous pouvez voir dans cette vidéo de notre chaîne YouTube :

 

L’ail des ours, une plante délicieuse

L’ail des ours est l’une des plantes de cueillette sauvage que l’on peut ramasser en bonne quantité et qui se prête à de nombreuses préparations. vous pouvez en faire un succulent pesto, ou encore l’ajouter cru dans des salades.

Mais vous pouvez aussi le cuisiner dans des quiches ou des tartes, en gratin, dans une fondue, ou encore dans des omelettes, ou même haché sur des pommes de terres sautées.

On emploie la feuille, bien évidemment, mais les boutons floraux peuvent être marinés dans le vinaigre, et les fleurs blanches peuvent décorer les salades et apporter une touche piquante.

Attention à bien nettoyer vos feuilles d’ail des ours à l’eau vinaigrée, si vous consommez cette plante crue. Cela permet de bien désinfecter votre cueillette sauvage.

Notez que l’ail des ours est riche en vitamine C.

ail des ours
ortie piquante

L’ortie piquante, la reine des légumes sauvages

Bien évidemment, le seul inconvénient avec l’ortie, c’est qu’il faut la cueillir. Si vous êtes douillet, prenez des gants pur ne pas vous piquer. Sinon, cela peut se cueillir à mains nues. Avec un peu de dextérité, on y arrive sans être irrité par les poils urticants de la plante.

Une fois cuite, l’ortie se révèle très douce au palais. On peut la consommer bien évidemment en soupe, avec de la pomme de terre comme épaississant. La soupe d’ortie est le grand classique du drainage de printemps. Mais l’ortie peut se prêter à bien d’autres recettes où la plante sera cuite, un peu comme l’ail des ours.

Les plus téméraires apprendront à la consommer crue. Il faut rouler la feuille dans un certain sens, et c’est même possible sans se piquer.

La pariétaire officinale, une méconnue savoureuse

Cette plante fait partie de la famille de l’ortie, mais elle ne pique pas au contraire de sa cousine. Elle est plus confortable donc à ramasser en cueillette sauvage. Et elle s’avère un excellent comestible lorsqu’elle est cuite.

On cueillera uniquement les sommités de cette plante de cueillette sauvage, lorsqu’elles sont encore bien tendres. Et surtout, on veillera à la ramasser dans des endroits naturels, comme les bords de chemins. Mais on évitera la pariétaire qui pousse le long des murs, car souvent elle se plait là où les chiens urinent…

A noter que c’est une plante dépurative au même titre que l’ortie.

pariétaire
Alliaire

L’alliaire officinale, une fleur au goût de chou rouge

L’alliaire officinale est l’une des plantes emblématiques de cueillette sauvage du début du printemps. Elle produit des inflorescences qui, lorsqu’elles sont en bouton, évoque un peu le brocoli. C’est d’ailleurs une plante de la même famille botanique, les brassicacées ou crucifères.

Après l’avoir lavée à l’eau vinaigrée, on pourra déguster cette plante dans une entrée de crudités ou avec une salade verte. Mais vous pouvez aussi la cuire à la vapeur avec des légumes, des carottes par exemple, et servir le tout en accompagnement d’un plat cuisiné.

Personnellement, je l’aime beaucoup cuisinée à la poêle avec des champignons de printemps, comme la morille.

Vous pouvez aussi ramasser les graines de cette plante, dont la saveur rappelle la moutarde et l’ail. Les anglais l’appellent d’ailleurs garlic mustard (littéralement ail moutarde).

 

La cardamine des prés, une délicieuse magnifique

Cette plante de cueillette sauvage fait aussi partie de la famille des crucifères, ou brassicacées.

On peut en consommer les feuilles, qui sont petites mais très fortes en saveur, évoquant la moutarde, la ciboulette ou le radis. dans une entrée, Ces feuilles peuvent être employées comme un condiment sauvage.

Les fleurs apportent aussi une note piquante, mais en plus représentent un bel atout décoratif pour une salade ou des toasts, par exemple.

Attention, il faudra bien la laver à l’eau vinaigrée, car elle pousse souvent dans des zones humides, susceptibles de véhiculer la douve, un dangereux parasite du foie. Comme toute plante de cueillette sauvage, veuillez bien respecter cette précaution d’usage, particulièrement pour cette espèce de cardamine.

cardamine des prés
coprin chevelu

Le coprin chevelu, aussi bon cru que cuit

Voici un champignon qui peut être précoce. Si on peut le rencontrer communément après les pluies d’orage en été, ou les averses d’automne, il n’est pas rare de le rencontrer aussi au printemps.

Ce champignon doit être cuisiné rapidement, car il se dégrade très vite.

On doit le consommer lorsque les lamelles sont bien blanches. Elles commencent à rosir, puis à devenir grises puis noires. là, ce n’est plus consommable.

Bien frais ce champignon est un régal lorsqu’on le cuit à la poêle.

Mais quand il est tout jeune, on le nettoiera bien et on pourra le couper cru dans une salade, qu’il agrémentera.

Le coucou ou primevère officinale

Nous terminerons ce petit tour d’horizon de la cueillette sauvage avec le coucou, qui est une espèce de primevère. Ses fleurs sont utilisables en macération dans de l’eau, à consommer rapidement. Leur effet anti grippal sera intéressant.

Mais vous pouvez aussi consommer la feuille, qui une fois cuite, évoque la saveur des épinards. Mais sa saveur est même plus fine encore que le légume que nous venons d’évoquer. A condition tout de même de préparer de jeunes feuilles uniquement.

Ajoutez donc des feuilles de primevère dans une poêlée de légumes ou dans une potée, par exemple. Cela apportera une note d’originalité savoureuse.

Ou alors préparez les feuilles cuites dans une omelette.

primevère officinale

Et encore d’autres trésors naturels

La cueillette sauvage de printemps peut nous apporter encore beaucoup d’autres plantes savoureuses, telles que le pissenlit, dont les boutons floraux sont délicieux marinés au vinaigre. Ou encore les jeunes pousses de gaillet gratteron, ou les jeunes feuilles d’égopode, un de mes légumes sauvages préférés.

Selon les régions, les richesses pourront différer. Dans le Midi, par exemple, vous pourrez plutôt déguster l’ail triquètre ou encore le poireau des vignes, les asperges sauvages ou le fenouil sauvage.

Et pour découvrir tout cela, rien de tel que de venir en sortie botanique, comme nous le proposons dans le Vercors ou en haute Maurienne.

Vous pourrez ainsi découvrir toutes ces richesses naturelles de la cueillette sauvage et avoir envie de perpétuer la biodiversité pour pouvoir conserver intacte la capacité de la Nature à se renouveler.

Un dernier conseil, une fois lavées, égouttez bien le produit de votre cueillette sauvage et mettez cela au réfrigérateur si vous ne le cuisinez pas tout de suite. Cela pourra se conserver ainsi quelques jours au frais (excepté pour le coprin chevelu, qui doit être consommé dans la journée).