Les plantes sauvages respiratoires : de puissants expectorants

Tout d’abord, parmi les plantes sauvages respiratoires, nous devons aborder les plantes à propriété expectorante.

La plus remarquable d’entre elles est le bouillon blanc (Verbascum Thapsus). C’est la plante des poumons par excellence. Effectivement, cette plante est capable de réactiver le travail des muqueuses des bronches. Mais expliquons tout d’abord comment est constituée une muqueuse bronchique.

Cette muqueuse est un revêtement en monocouche cellulaire de la surface des bronches. Elle comprend des cellules glandulaires, capables de produire le mucus qui tapisse les bronches. Mais elle comprend aussi des cellules ciliées, dont les cils vibratiles permettent d’éliminer les poussières, polluants, goudrons, etc. qui peuvent encombrer les bronches. Notons que le tabac a tendance à inactiver le travail de ces cils vibratiles.

L’inactivité des cils vibratiles des muqueuses des bronches peut entrainer une accumulation de particules atmosphériques (particules fines, poussières diverses, pollens, etc.) ce qui peut favoriser une bronchite ou une crise d’asthme. Evidemment, dans les cas de bronchites, un suivi médical est nécessaire.

Or le bouillon blanc réactive ces cils, si bien qu’il favorise l’expectoration des encombrants des bronches. Cette plante commune est donc l’expectorant majeur à employer dans tout encombrement bronchique.

On peut lui associer des myrtacées, comme le myrte, sous arbrisseau commun dans le Midi méditerranéen, ou encore les eucalyptus.

Les plantes mucolytiques

Au bouillon blanc, il peut être utile d’associer la prise de mucolytiques, qui fluidifie le mucus bronchique. Cela évite la formation de glaires et autres épaississements des mucosités. Parmi ces plantes nous compterons sur trois lamiacées, au choix, le marrube blanc (Marrubium album), le galeopsis (Galeopsis tetrahit) ou encore l’hysope couché (Hyssopus decumbens).

Vous pouvez aussi vous tourner vers des plantes sauvages respiratoires dites balsamiques, telles que le sapin, le sirop de pin ou encore l’huile essentielle d’inule odorante, une plante respiratoire très utile chez les asthmatiques chroniques notamment.

Plantes sauvages respiratoires : les antitussifs

En cas de toux, il peut être utile de donner un calmant respiratoire. La plante idoine est le coquelicot, car il contient de la rhaeadine, une substance proche des endorphines, et qui calme les récepteurs nerveux déclencheurs de la toux dans les bronches. Le sirop de coquelicot fut même un classique des pharmaciens à l’ancienne. Aujourd’hui, ce sirop est vendu comme le sirop de coquelicot de Nemours, mais il reste utile pour améliorer l’appareil respiratoire.

Autre antitussif bien connu, le tussilage, qui est une plante dont les fleurs apparaissent dès le mois de mars, ou en avril en montagne.

A ces antitussifs, vous pouvez associer un anti allergique respiratoire, tel que le plantain, par exemple. Ce dernier doit être pris frais, car l’un de ses principes actifs, l’aucubine, est très sensible à la chaleur. A partir de la température de 70 degrés Celsius, cette substance est entièrement détruite.

Vous pouvez aussi donner des régulateurs immunitaires, dont certains sont protecteurs pulmonaires, et nous citerons notamment la nigelle et les extraits de bourgeons de hêtre. Et si vous devez stimuler le système immunitaire, vous prendrez plutôt la décoction de lierre terrestre, extrêmement efficace comme assainissant respiratoire.

Les plantes sauvages respiratoires de l’insuffisance pulmonaire

Si vous avez une grosse faiblesse pulmonaire, vous pouvez recourir à quatre extraits de bourgeons remarquables pour renforcer les voies respiratoires :

  • Le bourgeon de noisetier, qui améliorera l’élasticité des tissus pulmonaires, mais qui améliore également la circulation sanguine dans les voies alvéolaires.
  • Le bourgeon de marronnier blanc, qui favorise une excellente tonicité des tissus pulmonaires.
  • Le bourgeon de ronce, qui est un grand spécifique de la personne âgée. Ce bourgeon est utile chez toute personne ayant une importante fragilité de l’arbre respiratoire.
  • Et enfin, le bourgeon d’airelle, qui améliore la respiration, notamment en lien avec la circulation sanguine.

Les plantes riches en essences sulfurées

 Ces plantes sauvages respiratoires sont employées depuis fort longtemps pour assainir les voies respiratoires, notamment grâce aux propriétés désinfectantes des sénévols. Ces derniers sont les essences sulfurées piquantes, qui donnent leur saveur à la moutarde, au sisymbre officinal (ou herbe au chantre), au radis et aux différentes espèces d’ail.

Autrefois, on pratiquait même ce qu’on appelle le sinapisme, qui consistait en un cataplasme de farine de graine de moutarde. On appliquait ce cataplasme chaud sur la poitrine, pour aider à résorber les infections pulmonaires. Ce type de traitement faisait partie des remèdes bronchiques populaires, mais qui est tombé en désuétude depuis.

Cependant, il existe encore des préparations à base d’herbe au chantre, pour aider à éclaircir la voix notamment et plus généralement pour les maux de gorge. Attention, une angine ou une laryngite chez un enfant implique un suivi médical. Si l’angine est virale, cela n’entraine pas de gros risques. Mais une angine bactérienne, lorsqu’elle est mal soignée, peut entrainer de graves problèmes rénaux, articulaires ou cardiaques. Et cela, seul le médecin peut faire le diagnostic de la nature de l’angine.

Comment prendre ces différentes plantes ?

Vous pouvez bien évidemment, si vous connaissez bien la botanique, cueillir vous-même vos plantes sauvages respiratoires. Une fois cueillies, ces plantes seront de préférence conservées dans un macérât alcool et glycérine.

Mais vous pouvez aussi recourir aux préparations du commerce, avec ce qu’on appelle les compléments alimentaires.

Tout d’abord, le bouillon blanc fait partie de préparations telles que le phytotriplex poumon, par exemple, ou le phytotriplex clarté de la voix. Ces compléments alimentaires en extrait concentré buvable sont simples à prendre et très efficaces.

Vous pouvez aussi diffuser des huiles essentielles, ou encore les prendre en inhalation. Par exemple, vous pouvez recourir aux huiles essentielles d’eucalyptus globulus, d’eucalyptus radiata ou de myrte vert.

Les eucalyptus peuvent aussi se prendre en fumigation. Pour ce faire, faites bouillir des feuilles d’eucalyptus en décoction, puis passez une serviette humide par-dessus le crâne. Penchez-vous sur le bol de la décoction fumante, et respirez les vapeurs chargées d’eucalyptol, qu’on appelle aussi le 1-8 cinéole. Ces vapeurs vont aider à assainir les sinus, la gorge, les bronches et jusqu’aux alvéoles pulmonaires.

Le plantain est souvent préparé en sirop, tout comme le coquelicot d’ailleurs. Ces sirops sont également très utiles pour adoucir les irritations ORL et respiratoires.

Concernant les préparations de gemmothérapie, vous pouvez par exemple prendre le noisetier à raison de 15 gouttes par jour le matin à jeun avec un peu d’eau. Attention, en cas de grosse faiblesse respiratoire, il est nécessaire d’avoir un suivi médical, et d’envisager une cure longue de noisetier, en alternance éventuelle avec le marronnier blanc.

 

Vous pouvez enfin tout simplement prendre la plupart des plantes sauvages respiratoires citées en infusion ou en décoction, excepté le plantain, qui ne doit pas être pris en préparation bouillie. L’idéal est de combiner par exemple en une infusion la fleur de bouillon blanc avec les pétales de coquelicot et le bourgeon de sapin. Faites décocter les bourgeons de sapin pendant 15 minutes, puis ajoutez dans l’eau bouillante les fleurs de bouillon blanc et de coquelicot, puis laissez infuser 15 minutes. Ce mélange sera pris le matin à jeun ou le soir en fin de repas.

Si vous préférez les gélules ou les comprimés, le coquelicot est disponible sous forme de gélules, que vous pouvez associer aux comprimés de radis noir, dont les essences sulfurées seront de bons désinfectants respiratoires.

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