Bryonia dioica – bryone dioïque
La bryone dioïque, également connue sous le nom de navet du diable, produit une grosse racine tubérisée relativement toxique. Cette plante peut provoquer des diarrhées sévères et des éruptions cutanées. On dit que la consommation de 15 baies peut être fatale pour un enfant, et qu’un adulte peut mourir en ingérant au moins 40 baies.
Cette plante est courante dans nos stages botaniques.
Fiche d’identité botanique
- Famille : Cucurbitacées
- Nom latin : Bryonia dioica
- Nom français : Bryone dioïque, navet du diable.
- Habitat : Décombres, haies, buissons, terrains vagues.
- Répartition : Fréquente partout en France et en Corse.
- Période de floraison : De mai à septembre
- Taille : Jusqu’à 6 m de long, plante grimpante ou rampante.
Description de la plante
La bryone dioïque (Bryonia dioica) est une plante grimpante vivace herbacée dotée d’une grosse racine. Elle produit des vrilles qui s’accrochent aux végétaux environnants. Ses tiges herbacées, tendres et éparsément poilues, sont grimpantes et assez fines. Les feuilles, alternes, sont accompagnées de vrilles opposées. Elles sont palmées, avec 5 à 7 nervures, lobées, tendres et poilues, dégageant une odeur peu agréable lorsqu’on les froisse.
La plante porte des fleurs en grappes, chaque plant produisant soit des fleurs femelles, soit des fleurs mâles. Les fleurs, dotées de cinq pétales courts et poilus, sont de couleur jaune pâle avec des veines vertes, entourant soit un ovaire, soit des étamines. Les fleurs donnent naissance à des baies rouge vif à maturité, de la taille d’un grain de groseille.
Voici une vidéo sur cette plante dans notre chaîne YouTube :
Ses vertus médicinales
Indications :
- En usage interne : La bryone dioïque a été autrefois utilisée comme laxatif et purgatif. Aujourd’hui, elle est principalement employée en homéopathie pour traiter diverses affections telles que les irritations allergiques, les céphalées, les vertiges, les états grippaux, la constipation, les inflammations articulaires, la sciatique et la toux. En homéopathie, la bryone est considérée comme un remède majeur. En Algérie, les extraits de racine de bryone dioïque sont également utilisés pour leurs propriétés anticancéreuses.
- En usage externe : On rapporte que les Grecs de l’Antiquité la recommandaient pour un usage externe en tant que dépilatoire.
- Contre indications : Cette plante est utilisée uniquement en homéopathie, et donc sur prescription médicale. Elle est violemment toxique (voir ci-dessous).
- Partie employée : Fleurs, feuilles, racines.
- Formes galéniques : uniquement en homéopathie.
Sa toxicité
En Italie et dans certaines régions du sud de la France, les jeunes pousses de bryone dioïque étaient consommées depuis l’Antiquité. Gallien mentionnait ces jeunes pousses comme comestibles et bénéfiques pour stimuler l’estomac. Cependant, cette plante est avant tout toxique, voire mortelle, pouvant provoquer des diarrhées sévères, des éruptions cutanées, et certaines parties, comme le fruit, peuvent être mortelles. Par conséquent, il est préférable d’éviter sa consommation.
Expérience marquante
Les chercheurs algériens sont fortement engagés dans la recherche sur les potentielles propriétés anticancéreuses de la racine de cette plante. Nous citerons par exemple une étude datant de 2020, menée à la fois in vitro et in vivo sur une population de souris, pour démontrer que les extraits de cette racine ont un effet sur les cellules cancéreuses. Les résultats initiaux semblent prometteurs, mais il est essentiel de les confirmer à travers des essais cliniques en double aveugle sur des humains pour vérifier leur efficacité et évaluer les éventuels risques.
N’oubliez pas que cette plante est potentiellement mortelle. Ne la consommez donc pas.