Isatis tinctoria – pastel des teinturiers
Le pastel des teinturiers est une plante connue depuis longtemps et cultivée pour produire le fameux bleu pastel extrait de ses feuilles. Cette plante médicinale était très appréciée dans l’Antiquité, notamment par Dioscoride et Pline l’Ancien. Son nom, « pastel », vient de la pâte obtenue à partir de ses feuilles, utilisée soit en cataplasmes, soit pour extraire le colorant bleu.
Cette plante est présente dans nos stages botaniques.
Fiche d’identité botanique
- Famille : Crucifères ou brassicacées
- Nom latin : Isatis tinctoria
- Nom français : Pastel des teinturiers, vouède, guède, herbe du Lauragais, herbe de Saint Philippe.
- Habitat : Terrains pierreux calcaires, bords de chemins ou de routes, pelouses sèches.
- Répartition : Midi, Sud Est, Sud du Massif Central, çà et là dans l’Est et le Sud Ouest, plus rare au Nord de la Loire.
- Période de floraison : Mai et juin
- Taille : Jusqu’à 100 cm
Description de la plante
Le pastel des teinturiers (Isatis tinctoria) est une plante herbacée bisannuelle et glabre, qui se distingue par sa grande taille et l’ampleur de son inflorescence. Sa tige est dressée et haute, se terminant par une inflorescence très rameuse et étalée. Les feuilles, alternes et allongées, sont disposées de manière dense tout au long de la tige. Celle-ci porte de petites fleurs jaune vif, disposées en grappes très étalées en forme de parasol.
Les fleurs possèdent quatre pétales libres disposés en croix et quatre sépales libres. Lors de la fructification, elles produisent des siliques caractéristiques, relativement linéaires et élargies, souvent pendantes et avec une extrémité semblant coupée.
Ses vertus médicinales
Indications :
- En usage interne : Le pastel des teinturiers est connu en tant que plante médicinale depuis l’Antiquité. Pline l’Ancien et Dioscoride la recommandaient déjà pour soigner les maux de gorge. Introduite en Chine vers la fin du XVIe siècle, cette plante intégra la pharmacopée locale, où elle fut utilisée pour drainer le sang, notamment la rate, et régénérer le terrain de santé. On préconisait également sa racine pour traiter les infections dues au froid, à la fièvre, à la grippe, aux maux de gorge, à l’hépatite, etc. Quant à la feuille, les Chinois l’utilisaient principalement à la fois comme fébrifuge, désinfectant et contre-poison.
- En usage externe : Cette plante était utilisée dans l’Antiquité et au Moyen Âge en application locale sous forme de cataplasmes, pour soigner les blessures et les coupures, et comme désinfectant cutané. Elle était également employée pour traiter les ulcères de la peau et favoriser la cicatrisation. En outre, elle pouvait servir d’anti-inflammatoire.
- Composition connue : Glucosinolates, isatan, indican, composés indoliques, tryptanthrine, furanes, lignanes, nitriles, flavonoïdes, terpènes, sesquiterpènes.
Sa comestibilité
Cette plante est avant tout intéressante comme plante fourragère pour les animaux, mais également en tant que plante tinctoriale. Elle n’ a pas d’utilité culinaire. En revanche, si le cœur vous en dit, vous pouvez essayer de produire la fameuse teinture bleue de cette plante. Cela nécessite un bon savoir faire, avec de nombreuses étapes, ce qui n’est pas du tout évident.